Qu’est-ce qu’une vie réussie ?

Luc Ferry

Luc Ferry

Qu’est-ce qu’une vie réussie ? par Luc Ferry (voir la vidéo) Ancien ministre, philosophe chevronné et spécialiste de Kant, Luc Ferry a toujours manifesté un intérêt pour la chose politique. Il a enseigné à l’Ecole normale comme à Science Po. Cet athée s’oppose néanmoins au matérialisme par sa recherche d’une transcendance contemporaine, à travers ses essais L’Homme-Dieu (Le Livre de poche 1997), ou La Sagesse des Modernes avec André Comte-Sponville (Pocket, 1999). Son nouveau livre s’inscrit directement dans cette quête intellectuelle personnelle. L’envie de réussir sa vie n’est pas une idée contemporaine. Le tout nouveau livre de Luc Ferry, Qu’est-ce qu’une vie réussie ? (Grasset), pose une question qui date des premiers philosophes de l’Antiquité. L’auteur de L’Homme-Dieu travaillait depuis deux ans à cet essai philosophique, quand il a été nommé ministre de l’Education. Circonstance qui souligne combien notre époque invite les penseurs à mettre en pratique ce qu’ils professent. Mais l’ouvrage ne cède à aucune mode actuelle et se centre sur une analyse fine de la pensée de Nietzsche, dont Ferry estime qu’il libère la réflexion existentielle moderne. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Luc Ferry évoque l’usage que chacun, à ses yeux, peut faire des théories philosophiques pour vivre mieux aujourd’hui.
Qu’est-ce-qu’une vie réussie ?


Psychologies : Dans votre livre, vous parlez à la fois de “vie réussie” et de “vie bonne”. Il y a peut-être un éclaircissement sémantique à apporter.
Luc Ferry : Tout le début du livre est, en effet, consacré à tenter d’éclaircir cette différence, à indiquer les raisons pour lesquelles une « vie bonne », réussie au sens philosophique, ne saurait se réduire à la réussite sociale. Les religions, mais aussi les grandes visions philosophiques du monde partaient de la conviction qu’une vie bonne ne se mesurait pas à l’aune des seuls « succès », mais qu’elle devait être une vie accomplie, une vie qui a du sens. Pour en juger, elles se référaient à des principes transcendant l’individu – l’ordre cosmique des Anciens, le divin des croyants, les utopies patriotiques ou révolutionnaires des laïcs, etc.

Crédits Psychologies.com

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