Depuis plusieurs année les choses deviennent plus difficiles. La force de la volonté fait place quelquefois à l’énergie du désespoir. Je commence à sentir le poids des années comme tout un chacun et on ne passe pas impunément cinquante ans dans un fauteuil roulant sans en porter les stigmates. La vie me le rappelle chaque jour. Pour déjouer ces incertitudes et ces invitations à la déprime, j’utilise une parade, sorte de technique psychologique qui me réussit assez bien. Je donne une large place à mon « mental », je l’invente, je le crée, je le façonne. C’est lui qui me guide et je crois en lui. C’est mon secret. Mon corps n’est qu’un élément matériel sur lequel je ne peux agir mais la force de mon mental est telle qu’elle emmène mon corps au-delà de l’incroyable et parfois, de l’inimaginable. Les sportifs savent bien toute l’importance du « mental » dans les compétitions. La réussite ou le succès tient à peu de chose et je le sais bien. Ma vie est une bataille, mes jours de relâche sont des jours de tristesse. Si quelque chose me plait je le fais avec passion, si quelque chose me déplait je le fais avec hargne. Cette passion et cette hargne me font oublier mon handicap. Ce n’est pas parfait mais cela marche. Pour me protéger des objectifs impossibles ou des envies carrément irréalistes, je me persuade de ne pas en avoir l’utilité. J’ai la chance d’avoir un tempérament frondeur, d’avoir le souci de la perfection et de vouloir toujours mieux jusqu’à n’en plus pouvoir. Merci à toi Maddy pour être chaque jour auprès de moi !
Mon Espérance de Jean-Claude Chesneau, arrangement musical et guitare Alex Turbé.